1. |
Une autre vie
03:25
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J’ai frôlé ton bras
Caressé ton chat
Je me suis assise
À côté de toi
J’ai bu dans ton verre
J’ai regardé par terre
J’ai volé ton briquet
C’est tout ce que j’ai fait
Et je ne dirai pas
Tout ce qui ne se dit pas
Mais mes lèvres qui tremblent
Se répètent en silence
Que dans une autre vie
On se serait tout dit
On aurait vu la nuit
Redevenir le jour
On aurait fait l’amour
Dans une autre vie
Au cœur de la fête
La musique s’arrête
Au milieu de tout
Il n’y a que nous
Je te prendrais la main
De manière invisible
De le faire vraiment
Ce serait un crime
Et je ne dirai pas
Tout ce qui ne se dit pas
Mais mes lèvres qui tremblent
Se répètent en silence
Que dans une autre vie
On se serait tout dit
On aurait vu la nuit
Redevenir le jour
On aurait fait l’amour
Dans une autre vie
La porte s’est ouverte
Sur un courant d’air
Le bouquet de fleurs vertes
Est tombé par terre
Et toutes mes promesses
Murmurées en secret
Sont restées muettes
Comme un verre de lait
Non, je ne dirai pas
Tout ce qui ne se dit pas
Mais mes lèvres qui tremblent
Se répètent en silence
Que dans une autre vie
On se serait tout dit
On aurait vu la nuit
Redevenir le jour
On aurait fait l’amour
Dans une autre vie
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2. |
Paris
03:10
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Tes façades couleur crème
Et tes petits trottoirs
Tes passages centenaires
Et ta lueur d’espoir
Paris
Tes hommes aux bouches en cœur
Et leurs blousons classiques
Ont les oreilles en fleur
Et le flirt électrique
Paris je suis perdue
Je renie mon pays
Pour une seule de tes rues
Pour une seule de tes nuits
Oh Paris je suis perdue
Je renie mon pays
Pour une seule de tes rues
Pour une seule de tes nuits
Pour un seul mot: Paris
Et tes femmes qui fument
Elles peuplent les cafés
Petits pays de brume
Par elles seules habités
Ta rivière indocile
Enjambée de mille ponts
Et tes places qui fourmillent
De drapeaux émouvants
J’envie tes siècles d’or
Et ta colère facile
J’envie ta langue d’encre
Et tes bars immobiles
Paris je suis perdue
Je renie mon pays
Pour une seule de tes rues
Pour une seule de tes nuits
Oh Paris je suis perdue
Je renie mon pays
Pour une seule de tes rues
Pour une seule de tes nuits
Pour un seul mot: Paris
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3. |
François
03:14
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Une perle dans la neige
Un oiseau-mouche dans une cage
Une chandelle à peine éteinte
L’instant tout juste avant l’orage
Tout est précieux, François
Tout ira mieux, François
Les mots qui tremblent sur ta bouche
Je ne les entends pas, François
Je tends la main et je les touche
Mais je n’en sens pas le poids
Je suis là, François
Je suis là, François
Tu fonces tout droit vers le décor
Déjà noyé tu plonges encore
Dans un bocal de miel acide
Ton âme flotte insubmersible
Et tu bois, François
Et tu bois, François
Tu peux ranger tes allumettes
Et ton poignard en carton
François
Les clés de ta motocyclette
Sont bien cachées dans mon veston
Je suis là
Dors François dors
Je veille sur ton cœur de plume
Dors maintenant dors
Disait au soleil la lune
Dors
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4. |
Les ombres
03:57
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Aujourd’hui la pluie qui tombe
Me confine chez moi
Je me sens bien loin du monde
Et j’ai perdu ma voix
J’entends les grands sapins bleus
Se balancer au vent
J’irais peut-être bien mieux
Dans l’oeil d’un ouragan
Montre-moi les ombres
L’envers de ta vie
Je voudrais me fondre
À tes rêveries
Que ton histoire se mêle
À ma mélodie
Dans ton feu de paille
J’ai trouvé mon lit
Ce qui te tenaille
Me tenaille aussi
Tu demandes le ciel
Moi j’attends la pluie
Que devrais-je attendre
Du jour incertain
De nouveaux bonheurs
De nouveaux refrains
Je te vois de ma fenêtre
Tu brilles à des kilomètres
Jamais je ne t’oublierai
Compagne des cafards
Bienheureuse je vivrai
Mais tu tiendras le phare
Quand dans la forêt livide
Je perdrai mon chemin
Ma tristesse indélébile
Tu me tiendras la main
Montre-moi les ombres
L’envers de ta vie
Je voudrais me fondre
À tes rêveries
Que ton histoire se mêle
À ma mélodie
Dans ton feu de paille
J’ai trouvé mon lit
Ce qui te tenaille
Me tenaille aussi
Tu demandes le ciel
Moi j’attends la pluie
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5. |
Le vide
03:29
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Quelque chose déraille
Du train des habitudes
L’inévitable faille
Le triangle des Bermudes
L’amour est bien trop sage
Mon visage grelotte
La nuit, dans un mirage
Un rêve m’enveloppe
Quand je ne comprends rien de rien de rien
Ce n’est plus la peine
De me tendre la main
Le vide me soutient
Je ne demande rien de rien de rien
Qu’un vent qui se déchaîne
Qu’il fasse mal ou bien
Le vide me soutient
Tout devient silence
Et le monde s’éteint
Vertige de l’innocence
Je m’étourdis soudain
La paupière pesante
Des songes sous-marins
Apaisent ma tourmente
D’un baiser souverain
Et je ne comprends rien de rien de rien
Ce n’est plus la peine
De me tendre la main
Le vide me soutient
Je ne demande rien de rien de rien
Qu’un vent qui se déchaîne
Qu’il fasse mal ou bien
Le vide me soutient
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6. |
Quand je danse
02:54
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Les bras dans les airs
Et les yeux fermés
Les épaules qui valsent
Et les cheveux mouillés
Il y a dans cet endroit
Quelque chose d’inquiétant
Une folie de vacances
Qui caressait les gens
J’ai traversé la pièce
Pour aller jusqu’à lui
Une marée de corps
Qui combattaient l’ennui
J’ai humé les parfums
De chacun au passage
J’ai effleuré des mains
Ce joli paysage
Mais j’ai gardé ma bouche pour lui
Et dans l’oreille je lui ai dit
Quand je danse
Quand je danse je t’aime
Ses épaules de panthère
Et ses jeans défraîchis
Son regard solitaire
Et son cœur ébloui
Le collier de sa mère
Et sa bague de jade
Ses pas de millionnaire
Sa veste de courage
Je danse à ses côtés
Un peu pour oublier
Les autres qui ne font rien d’autre que de danser
Je danse à ses côtés
Un peu pour oublier
Qu’il n’y a plus rien d’autre à faire que de l’aimer
Mais j’ai gardé ma bouche pour lui
Et dans l’oreille je lui ai dit
Quand je danse
Quand je danse je t’aime
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7. |
Le danger
03:44
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À tourmenter les dragons
À leur envoyer des chansons
Ta main de papier de soie
Brûlera comme un feu de bois
À tourner autour des fontaines
À faire des vœux, à faire des scènes
À chanter la pomme à la lune
À faire d’un sourire ta fortune
Le danger
Est partout
Comme un volcan invisible
Le danger
Plus je bouge
Plus il rate sa cible
Par un joli jour d’octobre
Le danger frappera à ta porte
Un grand panier de roses
Une petite enveloppe
Et à la porte je n’irai pas
Je sortirai par la ruelle
J’irai jouer avec les chats
Je sais que le danger c’est toi
Le danger
Est partout
Comme un volcan invisible
Le danger
Plus je bouge
Plus il rate sa cible
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8. |
Le printemps
03:05
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J’appelle le printemps
À grands coups de jeans blancs
Je reste sage d’ici là
Comme une pierre, comme un chat
Les coudes trempés de pastis
J’attends au coin du bar
Le cœur happé de délices
Tous les feux, les faux départs
J’appelle le printemps
Qu’il arrive vite ou lentement
Il faut qu’il vienne mon printemps
J’ai tout mon temps j’ai tout mon temps
Un parfum de délivrance
Fenêtre à peine ouverte
Une chaîne en or, un jour de chance
La toute première feuille verte
Voilà enfin mon printemps
La porte s’ouvre: voilà la ville
Des printemps comme mon printemps
J’en veux cent, j’en veux mille
J’appelle le printemps
Qu’il arrive vite ou lentement
Il faut qu’il vienne mon printemps
J’ai tout mon temps j’ai tout mon temps
Je marche et marche et marche encore
La rue est une fleur offerte
Un jour de chance, une chaîne en or
Mon printemps part à bicyclette
J’ai tout mon temps j’ai tout mon temps
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9. |
Étés infinis
02:36
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Je me souviens du cimetière
De la vitesse des scooters
Des yeux brillants de la jeunesse
De sa casquette et de mes tresses
Étés infinis, nuits éternelles
Est-ce que tu te rappelles?
Elles dansaient les yeux fermés
Leur feu de joie éclairait mes yeux affolés
En secret ma bouche aspirait
La fumée bleue de leur étrange légèreté
C’est à Lévis que j’ai connu
Les jeux des garçons et des filles
L’attrait des plaisirs défendus
Le cœur qui soupire et oscille
Étés infinis, nuits éternelles
Est-ce que tu te rappelles?
C’est à ce moment précis
Que j’ai posé mes mains sur lui
Le corps blotti contre son ventre
Il goûtait la menthe et la pluie
Étés infinis, nuits éternelles
Est-ce que tu te rappelles?
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10. |
Le risque
03:07
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Je ne connais pas le risque
J’ai toujours eu l’idée fixe
De tout fuir in extremis
Un beau matin
Mais c’est toujours le même disque
Ledit matin est si triste
Dès que je sens l’injustice
Et le chagrin
Je ne connais pas le risque
De céder au premier caprice
Que l’on émet au hasard, qui glisse
À tout moment
Ce risque tu le prends
En trahissant les règlements
Que l’on s’était fixés avant, tacitement
Je ne connais pas le risque
De ces actions novatrices
Dont tu me parlais, complice
Tu t’en souviens?
Moi aussi j’aimerais bien
Refaçonner le destin
Toute notre histoire
Du début à la fin
Je ne connais pas le risque
La suite du synopsis que
L’on a écrit sans malice
Sans y penser
L’avenir n’est jamais lisse
C’est inutile qu’on se fixe
Des scénarios, des esquisses
Trop achevées
Je ne connais pas le risque
J’ai toujours eu l’idée fixe
De tout fuir in extremis
Un beau matin
Moi aussi j’aimerais bien
Refaçonner le destin
Toute notre histoire
Du début à la fin
Je ne connais pas le risque
On dit que c’est hit or miss, que
L’on doit jouer les dés puisqu’on ne sait rien
D’où les idées aboutissent
Quand on les sort de l’abysse
Et qu’à un instant propice
Elles font chemin
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11. |
Notre jardin
02:45
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Je reviens, je reviens trop tôt
De l’autre côté de l’eau
J’ai oublié mon âge
Et perdu mes bagages
Tes yeux de pluie d’été
Lustrés comme un poisson
Je les retrouve secs
D’un bleu de fin du monde
Dans la forêt grouillante
Peuplée de nos enfants
Je retrouve tes mains
J’entends ton petit chant
Ta clôture qui claque
Notre table à pique-nique
Ta chaise Adirondack
Et mon rosier qui pique
Notre jardin qui dort
Une lune d’argent une lune d’or
J’y viens déposer mes trésors
Et te dire que je t’aime encore
Et te dire que je t’aime encore
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Evelyne Brochu Montreal, Québec
Evelyne Brochu émerge assumée, sensuelle et stellaire. Flanquée de son inséparable Félix Dyotte, elle déballe une chanson pop française à travers laquelle se chevauchent les époques. Et tandis qu’elle imprime dans le temps des portraits d’amour comme ces photos qu’on fixe sur film, l’artiste souffle dans l’espace des vers d’oreilles au sucre élégant, intemporel. ... more
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